Congrés de l'Unep Le Ministre à l'écoute mais pas aux ordres
Retour sur le congrès de l'Unep, Union nationale des entrepreneurs du paysage, qui a eu lieu à Angers les 10 et 11 octobre. L'occasion d'un jeu de question réponse entre le président Emmanuel Mony et le ministre de l'Agriculture Stéphane le Foll, dont nous avons publié un court résumé dans le Lien horticole de la semaine passée...
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Retour sur le congrès de l'Unep, Union nationale des entrepreneurs du paysage, qui a eu lieu à Angers les 10 et 11 octobre. L'occasion d'un jeu de question réponse entre le président Emmanuel Mony et le ministre de l'Agriculture Stéphane le Foll, dont nous avons publié un court résumé dans le Lien horticole de la semaine passée...
Si le thème du dernier congrès de l'Unep portait sur « Le végétal au coeur de nos projets », on en retiendra plus la symbolique, son déroulement dans le parc du végétal Terra Botanica, que de réels échanges techniques autour du végétal. Autre acte symbolique, le ministre de l'Agriculture Stéphane le Foll en personne est venu parler aux entreprises du paysage. Emmanuel Mony, président de l'Unep, a rappelé au ministre l'importance du végétal dans notre société. Citant une récente étude britannique montrant que l'impact des espaces verts sur la santé peut être chiffré à 340 euros d'économies par an et par personne, offrir des espaces verts aux 15 millions de Français qui n'en disposent pas permettrait d'économiser 5 milliards d'euros. Les citoyens n'attendent que cela, comme le montrent de nombreuses enquêtes d'opinion. Et le président de plaider pour une vraie politique d'intégration du végétal dans les projets d'aménagement, pour la création d'infrastructures vertes, bien au-delà du green washing que représentent trop souvent les interventions de dernière minute des paysagistes. Regrettant que l'on paye son garagiste 70 euros de l'heure et son jardinier beaucoup moins cher, Emmanuel Mony a émis l'idées d'une « taxe jardin » sur les surfaces urbanisées et imperméabilisées qui permettraient de créer des espaces verts.
Mais Emmanuel Mony ne s'est pas privé d'interroger le ministre sur plusieurs points concernant l'avenir de la profession. La représentativité des chambres d'Agriculture, par exemple, desquelles les entreprises sont pour l'instant absentes. La TVA réduite sur les travaux d'entretien dans le cadre des services à la personne. La suppression du statut d'auto entrepreneur, qui entraîne une « paupérisation de la profession » a été demandée et un assouplissement de la législation sur les produits phytosanitaires. Par ailleurs, les entrepreneurs du paysage aimeraient continuer à percevoir la taxe professionnelle pour la répartir au mieux des intérêts de la filière, comme ils le font depuis 2003, alors que les régions lorgnent de plus en plus sur cette manne.
Pas question de supprimer le statut d'auto entrepreneurStéphane le Foll, très décontracté et sans lire de discours, n'a pas répondu point par point, mais a donné quelques pistes de réflexion. Concernant les chambres d'agriculture, il veut attendre que les élections de cette fin d'année soit passées. Sur la TVA des entreprises de services, il dit se battre aux côtés des professionnels au niveau européen, mais précise que ce combat n'est pas gagné. Quant aux auto entrepreneurs, il n'est pas question de supprimer ce statut, mais de le faire évoluer vers celui des travailleurs indépendants.Concernant les phytosanitaires, le ministre a rappelé que les objectifs du Grenelle de l'Environnement sont loin d'être atteints pour l'instant et que l'objectif reste de faire évoluer les pratiques. Par contre, les délais ne semblent pas lui poser de problème (les entreprises avaient jusqu'au 1er octobre dernier pour obtenir un agrément, mais la parution tardive des textes leur a fait prendre du retard)... Enfin, pour la taxe d'apprentissage, Stéphane le Foll a rappelé que les régions avaient des prérogatives sur la formation et qu'il serait difficile de leur refuser de participer au partage du fruit de ce prélèvement... Le ministre a tenu, par sa présence, à montrer aux professionnels qu'il était à leurs côtés, mais n'a pas souvent abondé dans leur sens...
O.M.
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